Le méchant du Roi Lion est le plus grand salaud animé de l’histoire. C’est comme ça, et c’est indiscutable. D’ailleurs, on vous le prouve en cinq points.
C’est le plus fair play (et le plus doué)
Oubliez Jafar, Ursula et cie. Scar bosse sans pouvoirs magiques, sans budget, sans tech et sans capacités athlétiques particulières. Son arsenal ? De bonnes vieilles manœuvres politiques, un certain talent pour la manipulation émotionnelle et des griffes parfaitement manucurées. Un peu comme le Capitaine Crochet, répondrez vous un peu trop vite, en oubliant que le pirate quadra se bat contre des enfants. Scar, lui, doit faire tomber un roi avant de s’attaquer à son fils. Et qu’on ne nous parle pas d’Edgar des Aristochats, de Cruella dans les 101 Dalmatiens ou encore de Lady Tremaine, la belle-mère de Cendrillon. Le premier veut de l’argent, la seconde un manteau, et la dernière un mariage impossible pour l’une de ses filles. Le lion noir, de son côté, veut tout simplement le pouvoir. Ce qui exige beaucoup plus de skills et de panache.
C’est le plus méchant
Si la qualité d’un héros ou d’une héroïne est proportionnelle au degré de pureté de son cœur, c’est la monstruosité d’un bad guy qui détermine sa position dans la hiérarchie des salauds. Or, Scar est un gros salaud. On parle quand même d’un type qui tue son propre frère, tente (deux fois) d’assassiner son neveu, profite du handicap mental de la majorité des hyènes pour en faire une milice privée et parvient même à détruire LE CLIMAT d’un pays entier après avoir pris le pouvoir. Et ce, encore une fois, sans devenir brièvement l’être le plus puissant de l’univers comme Jafar. D’ailleurs, le défilé des hyènes à ses pieds s’inspire ouvertement de l’imagerie nazie, faisant de lui le seul méchant de Disney à avoir atteint le point Godwin. On ne fait donc pas vraiment mieux. Ou pire, comme vous voulez.
Mais c’est aussi un vrai démocrate
« Il y a un petit problème à régler, elles m’ont élu roi » dit Scar à la fin du premier film, en pointant les hyènes de la griffe face à un Simba venu le destituer. Et oui, contrairement à Mufasa et ses ancêtres, Scar est passé par le suffrage universel. Enfin, presque universel, puisque les lionnes annoncent ne pas avoir voté. Mais l’essentiel n’est pas là : en faisant tomber la monarchie absolue de droit divin, le balafré se pose en véritable révolutionnaire. De plus, il le fait en émancipant un peuple entier, les hyènes, victimes d’un racisme d’état digne de l’Apartheid sous Mufasa et ghettoïsées dans les bidonvilles du royaume. Oui, comme Daenerys Targaryen dans Game of Thrones, Scar est un « breaker of chains » devenu fou. Mais son idéal vaincra.
C’est le plus efficace
Certains méchants de Disney n’ont pas le temps de mettre leurs plans à exécution, d’autres meurent avant d’avoir pu en profiter pleinement, et tous se ratent plus ou moins rapidement. Tous, sauf Scar, qui, selon nos calculs, règne une grosse dizaine d’années sur le royaume des animaux. Ce qui fait quand même un beau mandat. La faute à qui ? Et bien on vous voit condamner l’immense lâcheté de Simba, pointer du doigt la procrastination du fantôme de Mufasa - qui attend la toute fin de puberté de son fils pour lui parler – ou accuser des lionnes incapables de fouiller une jungle qui semble relativement proche, mais vous avez tort. Scar ne doit sa réussite qu’à lui- même, et à la beauté de son plan.
C’est le meilleur songwriter
Scar est le Michael Jackson de la savane, et Soyez Prêtes son Thriller. À savoir un morceau parfaitement composé, interprété et clippé, qui a changé la face du game. D’autres bien sûr, font preuve d’un certain sens de la mise en scène (Infernal, de Frollo, dans Notre-Dame de Paris), de la mélodie (Bling Bling de Tamatoa dans Vaiana) ou de la chorégraphie (Aie Confiance, de Kaa, dans le Livre de la Jungle) mais Scar est le seul qui réunit tous ces éléments en une seule et même séquence. Quelque part entre le concert du Superbowl et le meeting de campagne, Soyez Prêtes est, de plus, une chanson-programme, qui permet à Scar d’embrigader les hyènes en trois petites minutes. Et ce en leur répétant qu’elles sont parfaitement débiles. Prends ça, Frank Underwood.
Bonus : il a le meilleur style
Rendons nous à l’évidence : avec sa crinière entièrement noire et ses pupilles jaunes et vertes, Scar ne peut pas être le frère de Mufasa. Une théorie confirmée par Rob Minkoff dans une interview pour HelloGiggles en 2017 Mais à vrai dire, peu importe. Les lions avec des crinières entièrement noires et des pupilles jaunes et vertes, ça n’existe pas. Scar, certainement né avec un physique de gentil, s’est donc construit une allure de bad guy à grands renforts de teinture et de lentilles fantaisie. On apprécie la démarche et l’élégance de la silhouette, qui sait transformer le gimmick un peu désuet de la cicatrice en signature intemporelle. Certes, le style est moins couture que celui de Jafar, mais tout est plus facile quand on porte des vêtements.