Syndrôme de Lavanville, Pikablu, camion de Carmin-sur-Mer : depuis 20 ans, de nombreuses théories fumeuses se répandent sur le net. Et bien qu’elles soient peu crédibles, elles ont été largement relayées. Florilège.
Le syndrôme de Lavanville
Lavanville est, sans aucun doute, la ville la plus morbide de Kanto. Pour une raison simple : l’ensemble de ses infrastructures renvoient à la mort, l’abandon ou la maltraitance. Elle est aussi le berceau de l’une des rumeurs les plus tenaces de Pokémon : le « syndrôme de Lavanville ». Selon la légende, issue d’un creepypasta (des fictions diffusées massivement sur le net, dont l’objectif est d’effrayer le lecteur, ndlr), le thème de Lavanville aurait mené, en 1996, de nombreux enfants japonais au suicide. La raison ? Les fréquences aïgues de la musique, qui pousseraient les jeunes enfants à commettre l’irréparable.
Tout cela est faux, bien entendu, mais plusieurs facteurs ont rendu cette légende crédible. À commencer par le fait que cette vague de suicide se soit déroulée au Japon, selon Patricia Hernandez, journaliste à Kotaku : « Ça implique qu’il est beaucoup plus difficile de vérifier les faits » argumente-t-elle. « Pour enquêter sur cette histoire, la maîtrise du japonais est indispensable pour lire les interviews ou traduire des discussions qui auraient eu lieu il y a plus d'une décennie. » Un autre événement a renforcé l’idée que Pokémon pouvait être nocif pour l’enfant : l’incident « Electric Soldier Porygon », en 1997. Cette année-là, un épisode de l’anime provoque des crises d’épilepsie, des nausées ou brouille temporairement la vue de plusieurs centaines de mômes, qui sont hospitalisés aux quatre coins du pays. « En sachant qu’ne telle chose s'est réellement produite, il n'est pas surprenant que [l’histoire de Lavanville] se soit répandue » précise Patricia Hernandez.
Magicarpe, l’as du one-shot
Et si le Pokémon le plus useless pouvait détruire son ennemi avec Trempette, son attaque signature ? L’idée est attirante, clairement, mais aussi complètement fausse. Difficile de retracer l’origine de la fake news, qui s’est massivement répandue dans les cours de récréation à la fin des années 1990. En revanche, on comprend pourquoi sa véracité a rarement été remise en cause, surtout par les gosses qui s’étaient fait arnaqué de 500$ par l’escroc de la Route 4. Avec cette compétence secrète, Magicarpe aurait (enfin) eu une utilité, même minime. Ça rassure, sans doute.
Le mythe « B + bas »
Plusieurs codes de triche ont marqué notre génération. « BIGDADDY » invoquait une voiture lance-roquettes dans Age of Empires, « Rosebud » permettait d’engranger de l’argent facilement dans les Sims, mais appuyer sur « B + bas » n’a jamais augmenté la probabilité de capturer un Pokémon Inutile de tabasser ses touches après avoir lancé une Pokéball, donc. Comme le rappelle Poképédia, plusieurs facteurs influent sur vos chances d’attraper un Pokémon : le type de Pokéball utilisé, les PV et le statut de votre cible et le taux de capture du Pokémon (plus ce chiffre est élevé, plus le Pokémon est difficile à capturer, ndlr). Rien d’autre. Pourtant, de nombreux dresseurs continuent d’utiliser cette technique - l’auteur de cet article compris - en sachant pertinemment qu’elle ne fonctionne pas. Par habitude, peut-être ? Lors de la sortie de Pokémon HeartGold et SoulSilver, une nouvelle théorie s’est répandue sur Internet, affirmant qu’il fallait crier « Gotcha ! » (Je t’ai eu, ndlr) dans le micro de la Nintendo DS pour augmenter vos chances de capture. Inutile de préciser que c’est complètement faux.
Le leak Pikablu
Difficile d’établir précisément l’origine de la légende de Pikablu. Selon GamesRadar, plusieurs screenshots d’un Pikachu bleuté auraient fuité avant la sortie de la version Or et Argent, laissant supposer qu’une version alternative du Pokémon se planquait dans les versions Bleu, Jaune et Rouge. Seul problème : personne ne l’avait jamais aperçu. En réalité, il s’agissait de Marill, le 183ème Pokémon. Une créature partageant de nombreuses similitudes avec Pikachu et apparaissant pour la première fois dans le court-métrage « Les Vacances de Pikachu », sorti en 1998 au Japon. Raté.
Mew et le camion de Carmin-sur-Mer
Si ce camion te rappelle de mauvais souvenirs, hésite pas à foncer sur cet article qui retrace l’histoire d’un hoax qui a marqué l’histoire de la licence (et grandement participé à son succès).