Si Star Wars est devenu un mythe, on peut tout de même y déceler un certain nombre d’incohérences. Lesquelles sont régulièrement liées au rôle la Force qui justifie pas mal de choses mais, trop souvent, n’importe quoi.
Avant de commencer, mettons-nous d’accord sur ce qu’est la Force. On peut l’assimiler à un champ d’énergie invisible qui habite chaque être vivant de l’univers Star Wars. En gros, plus on y sensible, plus on a de chances d’être badass. Dans le cas contraire, on finit avec le physique de Watto. Concrètement, la Force se manifeste par un ensemble de pouvoirs bien spécifiques : la télékinésie, la télépathie, des capacités physiques et sensorielles développées ou l’aptitude à influencer les pensées d’autrui comme le prouve Obiwan quand il lâche son : « Tu vas rentrer chez toi et réfléchir à ton avenir. » à un vendeur de bâtons de la mort. Le souci, c’est que l’intervention de la Force – ou son absence – occasionne un bon nombre de confusions sur le plan scénaristique, voire purement logique. Car oui, même si le côté obscur gangrène la Force, ça n’excuse pas tout. De certains passages invraisemblables à des erreurs plus subtiles, on fait l’inventaire des travers de la Force.
La Menace Fantôme : Les midi-chloriens
Dans ce premier épisode de la prélogie, la Force est, pour la toute première fois, quantifiée. Ceci par le biais de «midi-chloriens », dont le taux révèle le degré de puissance pour chaque Jedi ou Sith. De ce fait, quand Qui-Gon examine le petit Anakin et lui trouve un taux supérieur à 20 000 (bien plus que Yoda himself), il comprend immédiatement que ce jeune garçon de Tatooine est bien plus qu’un potentiel Jedi : il est l’Élu. En soi, la justification tient la route. Sauf que les « midi-chloriens » sortent de nulle part, avant d’être totalement ignorés par la suite (et c’est bien ça le problème). Si l’invention avait été réutilisée dans les épisodes suivants, pourquoi pas. Hélas non, en dehors de ce chiffre évocateur, on n’entend plus jamais parler des midi-chloriens.
L’Attaque des Clones : l’amour plus fort que la Force
Quand Hayden Christensen utilise la Force, ça donne tout et surtout n’importe quoi. Il « ressent » beaucoup de choses, appréhende pas mal de dangers, mais quand il s’agit de son amour pour Padmé, tout s’arrête. Malgré des visions précises concernant la mort de Padmé, il se jette dans la gueule du loup, alors que la Force et toutes les facultés qui vont avec auraient pu lui donner ne serait-ce qu’un soupçon de lucidité. Et non.
La Revanche des Siths : en pleine dérive
Anakin s’acoquine avec Palpatine, qui le manipule (très) facilement. L’une de ses tactiques consiste à lui promettre l’hypothétique pouvoir de vaincre la mort, accessible uniquement par un Sith et non par un vilain Jedi. Anakin se laisser berner, craignant de perdre Padmé, et dit banco. Le tout sans preuves, en se basant seulement sur l’histoire de Palpatine au sujet de Dark Plagueis, réputé pour avoir vaincu la mort. Bien que tué par son apprenti. Le pire reste l’argument de Dark Sidious quand Vador apprend la mort de Padmé « Je crains que dans votre colère, vous ne l’ayez tuée. » Dans ce cas, pourquoi ne pas la ressusciter ? Le pire dans toute cette histoire, c’est que le conseil Jedi, composé de types assez balèzes pour sentir les troubles dans la Force, ne s’aperçoivent pas de la dépression totale d’Anakin.
Retour du Jedi : Fantômes (mal) incrustés
Au cours d’une fiesta bien méritée chez les wookies, Luke se tourne un bref instant et aperçoit les spectres d’Obiwan, Yoda (jusqu’ici tout va bien) et d’Anakin. Chose logique, puisqu’il vient d’être inhumé. Le problème c’est qu’en lieu et place d’un Vador chauve et fripé (tel qu’il était en mourant), on voit apparaître un Hayden Christensen flambant neuf. Alors oui, grâce à la Force, n’importe quel Jedi peut perdurer en tant qu’esprit. À condition d’apparaître dans sa dernière forme.
Le Réveil de la Force : Schizo mais pas trop
Avec J. J. Abrams aux commandes, on pouvait s’attendre à du très lourd. Raté. Sans être une grosse déception, le film comporte pas mal d’erreurs. L’une d’elles s’appelle Kylo Ren, flou et gonflant sur bien des plans. Lui qui est censé être un Sith accompli, ne parvient même pas à déceler le stratagème de Snoke qui s’immisce dans les dialogues mentaux entre lui et Rey. Une acuité vacillante qui pourrait être justifiée par une espèce de schizophrénie mal amenée.
Les Derniers Jedi : Connexion forcée
Si les personnages, Jedis et Siths confondus, ont souvent montré des connexions, celles-ci sont clairement – et trop soudainement - illustrées dans ce huitième épisode. Rey, qui s’entraîne auprès de Luke, subit les visions projetées par Kylo Ren, puisque ces deux derniers sont directement reliés par la Force. Plus tard, Leila effectue un vol de super saiyan peu crédible, que les scénaristes justifient par son ADN jedi, jamais exploité jusqu’ici.