On a analysé le plan de Square Enix et Crystal Dynamics pour convaincre les joueurs de s’intéresser à Marvel's Avengers, qui n’a pas de lien direct avec la série de films qui a cartonné au box-office. Un défi immense.
Les chiffres donnent le vertige. Avec 2,7 milliards de recettes, Avengers : Endgame s’est rapproché du record historique d’Avatar, qui ne dispose “que” de 57 millions de dollars d’avance sur son premier poursuivant, en ne tenant pas compte de l’inflation. Pas encore rassasié, Kevin Feige (patron de Marvel Studios, ndlr) a ressorti une version “enrichie” du film aux États-Unis, avec l’ajout de quelques séquences post-générique. Histoire de convaincre les fans hardcore de repasser à la caisse, comme ce type qui a vu le film 112 fois depuis sa sortie, et de décrocher le record mondial. En France - où le succès d’un film s’évalue en nombre d’entrées - Avengers : Endgame a attiré 7 millions de spectateurs. C’est bien loin du record de Titanic (20 millions d’entrées) mais devant Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu, ce qui fait de lui le plus gros succès de l’année écoulée. C’est un fait, Avengers : Endgame a marqué les esprits. Et c’est probablement pour cette raison que “The Avengers Project”, nom de code du projet dédié au crew de super-héros de Marvel, était l’un des titres les plus attendus à l’E3. La licence n’a jamais été aussi bankable, mais l’univers du MCU reste bien ancré dans l’imaginaire collectif. Mais une chose est certaine : le titre, qui propose une expérience unique et évolutive, a beaucoup de potentiel. Voici la stratégie de Square Enix pour vous faire aimer (de nouveau) Avengers.
Investir un paquet de pognon dans le développement
Depuis l’annonce du développement du jeu, les pontes de Square Enix font monter la hype graduellement en prouvant que le carnet de chèques a été sorti. Comme si le fait de confier le bébé à Crystal Dynamics, studio avalé par la firme après le rachat d’Eidos Interactive, n’était pas assez séduisant sur le papier. En novembre 2017, Yosuke Matsuda (PDG de Square Enix) annonce avoir “ dédié des ressources de développement considérables ” à “The Avengers Project” (rebaptisé Marvel’s Avengers : A-Day, ndlr), sans citer de chiffres, lors d’un entretien accordé à GamesIndustry. Quelques mois plus tard, la hype monte encore d’un cran lorsque la presse apprend le recrutement de Shaun Escayg (Uncharted : The Lost Legacy) et de quinze vétérans de l’industrie issus de plusieurs studios. En juin dernier, rebelote : Scot Amos (responsable chez Crystal Dynamics, ndlr) détaille les moyens considérables associés au développement du titre : “Pour nous, c'est le plus grand projet que nous n'ayons jamais fait.” explique-t-il à GamesIndustry “ Nous avons maintenant cinq studios qui travaillent ensemble dessus. Crystal Dynamics à Redwood Shores. Nous avons ouvert un autre studio à Bellevue baptisé Crystal North West. Nous avons nos partenaires aux Pays-Bas, Nixxes, qui a une grosse équipe de personnes qui travaillent depuis 20 ans dans le milieu. Eidos Montreal était notre studio jumeau pour tous les Tomb Raider, donc ils travaillent dessus. Et même Square Enix Japon a mis des mecs du groupe technique sur le coup. ” L’argent ne fait pas le bon jeu, mais tout de même.
Se détacher du Marvel Cinematic Universe
Pour Square Enix, c’est sans doute le principal défi. Comment faire oublier le visage de Robert Downey Jr. ou de Chris Evans à des types qui se tapent tous les films depuis dix ans ? Lors des nombreuses interviews accordées depuis le reveal à l’E3, la réponse à cette interrogation était parfaitement calibrée : non, l’univers des Avengers ne se limite pas au MCU. “ On savait qu’on voulait créer un titre Avengers avec une histoire originale ” précise Shaun Escayg à CNET. “ On voulait revenir aux racines, les comics. On s’est inspiré des comics. On voulait s’assurer que nos personnages vivent leurs propres histoires et représentent la nôtre (...) On voulait montrer clairement que c’était notre interprétation des Avengers. ” De fait, l’ajout des visages et des voix des acteurs n’a jamais été envisagé. Ceci dit, on retrouve dans le trailer présenté à l’E3 des éléments inspirés du film, notamment dans les scènes de baston. Rien d’anormal, selon l’équipe de développement, qui considère s’appuyer sur les mêmes ressources que le milieu du cinéma. “ Ils n’ont pas réinventé les personnages, n’est-ce pas ? ” plaide Vincent Napoli, lead designer en charge des combats. “ Ils s’inspirent des mêmes choses que nous (...) C’est notre propre interprétation.” Une interprétation personnelle, jusqu’à créer une histoire complètement détachée de l’univers ? Pas tout à fait. Disney et Marvel ont laissé carte blanche aux développeurs, mais collaborent tout de même à l’écriture du script. « Marvel et Disney ne nous ont pas dit quelle histoire raconter ” rappelle Noah Hughes, directeur créatif du titre à 20minutes. “ Il s’agit vraiment d’une collaboration avec eux, et surtout avec Bill Rosemann qui avait déjà travaillé sur Spider-Man. Il nous a apporté toute la connaissance et expertise dont nous avions besoin. » Pas de Robert Downey Jr, mais pas d’aberration dans l’intrigue.
Mettre chaque super-héros au cœur du gameplay
Dans Marvel’s Avengers : A-Day, chaque personnage possède des caractéristiques uniques et évolutives, et disposera donc d’un gameplay qui lui est propre. Aucune chance de voir Hulk dégainer un fusil à pompe, donc. L’objectif est double : rendre justice à des personnages qui pourraient bénéficier d’un jeu complet, et coller au plus proche de la réalité. “Les mécaniques des personnages sont totalement différentes. Leur manière de se défendre est très différente.... Black Widow ne va pas bloquer les attaques, elle va les éviter en utilisant son grappin." plaide Vincent Napoli. Mais ce n’est pas tout. Chaque personnage disposera d’un arbre de compétences permettant au joueur de personnaliser son armement et apprendre de nouvelles compétences. C’est l’une des promesses du studio : chaque joueur pourra incarner pleinement son super-héros et le faire évoluer comme il l’entend. « Mon espoir est que plus vous passerez du temps avec eux, plus vous découvrirez que l’ADN des super-héros est bien là, qu’il s’agisse des costumes, des capacités, des personnalités… Nous essayons de donner vie non pas seulement à leurs avatars du MCU, mais à des versions plus profondes, plus iconiques. » rappelle Noah Hughes.
Faire une croix sur le système de lootboxes
Depuis la polémique autour de Star Wars : Battlefront II, les éditeurs sont attendus au tournant sur la question des lootboxes. Et sur le sujet, Square Enix a tiré son épingle du jeu et rassuré les fans : non, il n’y aura pas de système “pay-to-win” dans Marvel’s Avengers : A-Day. Le titre, qui devrait être mis à jour régulièrement “pendant les prochaines années” (lien vers : Depuis la polémique autour de Star Wars : Battlefront II, les éditeurs sont attendus au tournant sur la question des lootboxes. Et sur le sujet, Square Enix a tiré son épingle du jeu et rassuré les fans : non, il n’y aura pas de système “pay-to-win” dans Marvel’s Avengers : A-Day. Le titre, qui devrait être mis à jour régulièrement “pendant les prochaines années, proposera de nombreux DLC gratuits avec de nouvelles régions à explorer et de nouveaux personnages. En revanche, tout ne sera pas gratuit. Le studio a l’intention de proposer « des tenues customisable que vous pouvez acheter via les microtransactions. » précise IGN. Il n’y a pas de petit profit.), proposera de nombreux DLC gratuits avec de nouvelles régions à explorer et de nouveaux personnages. En revanche, tout ne sera pas gratuit. Le studio a l’intention de proposer « des tenues customisable que vous pouvez acheter via les microtransactions. » précise IGN. Il n’y a pas de petit profit.