La série Gears of War captive par la profondeur de ses personnages. Certains héros secondaires de la série disposent d’un tel charisme, et d’un tel background, qu’ils mériteraient un épisode dédié. Florilège.
Augustus Cole
« Cole Train », de son surnom, est sûrement le personnage le plus charismatique de la série.
Bon d’accord, on abuse un peu, mais vous-en connaissez beaucoup des anciens joueurs
professionnels de trashball qui éclatent tout ce qui bouge ? Nous, non. Comme sur les
terrains, Cole est hyperactif quand il s’agit de dépieuter du Locuste. En plus, il le fait avec
style et toujours avec des mots justes. Remontant constamment le moral des troupes,
Augustus Cole apporte la touche d’humour qui manque à l’escouade Delta.
Mais la plupart des joueurs ne connaissent pas le triste passé qui se planque derrière cette
façade. Cole est l’un des premiers volontaires à rejoindre la CGU, alors qu’il dispose de
plusieurs millions sur son compte en banque. La raison ? Il voit toute sa famille se faire
massacrer par des locustes à Jannermont. Une terrible épreuve dont il sort vivant. Sérieux,
on ne tient pas un DLC sympa avec ça ?
Dominic Santiago
On ne présente plus ce bon vieux Dom. Ami d’enfance de Marcus Fenix, avec qui il fait ses
classes, Dominic Santiago est sûrement le personnage qui suscite le plus d’émotions à
l’écran. Le jour de l’Émergence, il perd ses deux enfants, puis voit sa femme sombrer dans
une profonde dépression avant qu’elle ne disparaisse. Il finit par la retrouver dans une
prison locuste, dans Gears of War 2, complètement lobotomisée et torturée. La scène où il
se retrouve obligé d’abréger ses souffrances est, sans conteste, l’une des plus émouvantes
de la série. Celle de sa propre mort est également un petit bijou.
Une bonne partie de son vécu est détaillée au cours des différents opus. Mais de
nombreuses zones d’ombre méritent d’être éclaircies lors d’un prochain volet ou dans un
DLC. On pense notamment à la mission de sauvetage dans laquelle il libère Marcus de la
prison de haute sécurité de Jacinto. Le premier Gears of War s’ouvre sur la libération de
Marcus, quatorze ans après le jour de l’Émergence, mais cette évasion n’est absolument pas
détaillée par les scénaristes. Entre ça et ses péripéties du jour E, Dom mérite définitivement
un épisode préquel. Et ici, on est sûr que les fans en seraient ravis.
Adam Jonathon Fenix
Le père de Marcus est l’un des personnages les plus intéressants, et les plus mystérieux, du
lore de Gears of War. C’est un scientifique reconnu qui sert maintes fois de médecin de
guerre en tant que Gear. Mais ce qu’on retient, c’est sa position quant aux recherches
autour des Locustes. Adam connait déjà leur existence plus d’une dizaine d’années avant
l’Émergence, grâce à des découvertes d’Elain, sa femme. Pendant treize ans, il conçoit le
Rayon de l’Aube (une arme qui permet d’effectuer des frappes satellites, ndlr) qui met fin
aux guerres pendulaires longues de 79 ans. Avant l’Émergence, il est en contact avec
Myrrah, la reine des locustes, et doit lui trouver une solution pour la débarrasser des
Lambents. Il n’y arrive pas à temps et c’est ce qui provoque l’Émergence, l’événement le plus
important de l’histoire.
Dix ans après cette journée, Adam est encore sur le terrain. Durant une mission, il sombre
dans les décombres d’une attaque locuste. Marcus veut lui porter secours et finit en prison
pour avoir quitté son poste. Tout le monde le croit mort, mais il est bel et bien vivant, caché
sur Azura par le président Richard Prescott. C’est également lui qui met fin aux menaces
locustes et lambents. Il conçoit une nouvelle arme capable de cibler les cellules issues de
l’imulsion - ce qui lui permet de faire le ménage parmi les envahisseurs – mais cette dernière
lui coûte également la vie.
En analysant le parcours d’Adam Fenix, on s’aperçoit qu’il à l’origine des plus gros
événements de la série. C’est un puit de connaissances, qui a vécu de nombreuses
péripéties. D’ailleurs, ça fait quelques années qu’un film Gears of War est évoqué du côté
d’Universal. Vu son histoire, le Papa Fenix pourrait parfaitement camper le rôle du
personnage principal.
Myrrah
Myrrah est la reine des locustes. Au début des guerres pendulaires, près d'un siècle avant la
pandémie de Lambent, la CGU créé la New Hope Research Facility pour étudier la toxicité
possible de l'Imulsion. L'installation ferme ses portes et les scientifiques - ainsi qu'un grand
nombre de sujets d'essai - sont obligés de déménager au Mont Kadar. Myrrah est l’une
descendante de ces scientifiques et, contrairement aux sujets de New Hope, elle est
complètement humaine.
Son titre de reine, elle se l’est approprié toute seule, elle n'a pas de pouvoir lié à la royauté
ou à la généalogie. Néanmoins, la Horde Locuste est ardemment dévouée à sa reine. Myrrah
en veut à l'humanité d'avoir forcé les locustes à se cacher sous terre, après la fermeture de
New Hope. Ce que la CGU considère comme des humains mutés et empoisonnés, Myrrah le
voit comme une race évoluée et puissante. Par la peur et le respect, elle pousse son armée à
prendre la place qui lui revient comme espèce dominante, au-dessus des humains.
Les multiples facettes de Myrrah méritent qu’on s’y attarde un peu plus. Pourquoi pas avec
un épisode « Aux origines du Mal » ? Ou carrément un opus qui nous plonge en plein dans la
guerre entre Locustes et Lambents ?
Tai Kaliso
Tai est l’un de ces personnages que l’on voit rarement à l’écran. Qui parle peu. Et pourtant
ce soldat des îles du Sud a une histoire qui mérite d’être connue. Avant de découper du
locuste en tant que Gear, Tai Kaliso fait sa vie sur l’île d’Irohma. Un environnement
verdoyant dans lequel il grandit en apprenant à chasser. Des sessions de chasse en pleine
jungle, qui lui permettent d’apprendre à se déplacer rapidement et silencieusement. Son
peuple lui inculque très tôt ce qu’est la sagesse, l’intrépidité et surtout le respect. Des
valeurs qui en font un homme humble, conscient de ce qui l’entoure et, par-dessus tout,
loyal. L'apparence musclée de Tai, un véritable bloc, contraste avec son tempérament calme
et méditatif. Avec une telle éducation, Tai est devenu un guerrier-philosophe avec une vision
spirituelle de la guerre, ce qui lui attire des moqueries de la part de ses frères-d’armes.
Sa petite vie tranquille change lorsque son peuple est embarqué dans les guerres
pendulaires, qui durent 79 ans. Des conflits où s’affrontent les forces de Serra, l’Union des
Républiques Indépendantes et la Coalition des Gouvernements Unis. Ces trois entités n’ont
qu’une chose en tête : s’adjuger l’imulsion, l’une des seules énergies fossiles encore
disponibles. Un combat bien loin des idéaux de sa tribu pacifiste. Bien qu’il soit déjà un
excellent soldat, il est totalement impuissant quand l’URI raye son île de la carte. C’est pour
cette raison que l’on retrouve Tai au sein de la CGU plusieurs années plus tard, préparant sa
vengeance.
Malheureusement son histoire se termine tôt dans Gears of War 2. Un volet dans lequel il
est capturé par Skorge, l’homme de main de la reine Myrrah. Ce dernier le torture, le brise
complètement. À peine libéré, Tai finit par se suicider. Une triste fin qui nous donne qu’une
envie : un spin-off retraçant son histoire depuis son île natale. Un Gears of War dans une
végétation luxuriante, avouez que ça a de la gueule, non ?