La licence Battlefield est en perte de vitesse. Pour redresser la barre, EA a tout intérêt de se focaliser sur son mode Firestorm, récemment ajouté sur le dernier opus de la série. Surtout avec les prouesses du moteur Frostbite.
Depuis Battlefield 3, le FPS d’Electronic Arts et DICE peine à retrouver son succès d’antan. Le jeu n’est pas boudé par sa fanbase, mais les chiffres de ventes déçoivent, titre après titre. Le bilan financier de l’année 2018 en témoigne, puisqu’Electronic Arts s’est effondré en bourse, en partie à cause des mauvaises ventes de Battlefield V. Andrew Wilson, le PDG d’EA, ne s’en cache pas : « le troisième trimestre a été difficile pour Electronic Arts et nous n’avons pas réalisé les résultats que nous attendions ». Selon lui, le jeu a grandement souffert de son report d’un mois, du 19 octobre au 20 novembre 2018 : « À la suite de cette décision, nous avons eu du mal à prendre notre élan et nous n'avons pas répondu aux attentes trimestrielles. Nous avons pris des décisions calculées qui n’ont pas fonctionné comme prévu au troisième trimestre, et nous n’avons pas bien performé dans les autres domaines de notre activité. Dans un contexte de trimestre très concurrentiel, la combinaison de ces facteurs a entraîné notre sous-performance. ». Wilson aborde ici un point important : la concurrence. Entre Call of Duty : Black Ops IIII, Fortnite, ou plus récemment Apex Legends, la compétition est féroce. Tous ont une feature en commun, qui explique leur succès : le battle royale. Un mode de jeu très en vogue depuis plusieurs mois.
Firestorm en guise de test
Logiquement, les développeurs de BFV se sont, eux aussi, tournés vers le battle royale. Après tout, si nombre d’acteurs en profitent, pourquoi pas eux ? Ce mode de jeu, où toute mort est définitive, et qui ne voit qu’un seul joueur ou une seule équipe remporter la partie, s’est matérialisé par Firestorm sur le dernier titre de la série. Firestorm n’invente rien : c'est un battle royale plutôt classique, avec ses qualités et ses défauts. Une nouveauté bienvenue sur la licence, capable d'attirer de nouveaux joueurs curieux ou susciter l'intérêt des fans historiques. Seul problème : le mode de jeu n'était pas disponible lors de la sortie du jeu, qui rappelons-le, à elle-même été repoussée. Voyez plutôt, le jeu est disponible depuis le 20 novembre et Firestorm est arrivé le 25 mars. Soit quatre mois plus tard. Une éternité à l’échelle de l'industrie.
Dans son dernier bilan trimestriel, l’éditeur est revenu sur le tort causé par ses délais : « La volonté de faire des changements pour Battlefield V nous a conduit à une fenêtre de sortie plus difficile, et prioriser une campagne solo plutôt qu’un mode battle royale a aussi fait du tort aux ventes. ». Malgré ce départ tronqué, tout n’est pas perdu pour la franchise. Car l'ajout du mode Firestorm a eu un effet direct : la population active du jeu a augmenté de 60%. Un regain de forme qui signifie que le mode de jeu intéresse les joueurs, bien qu’il soit encore largement perfectible. On pense notamment à la gestion de l’inventaire, datée et pas ergonomique. Un défaut largement contrebalancé par les possibilités qu’offre le moteur Frostbite 3. C’est d’ailleurs grâce à ce petit bijou que la franchise devrait mettre les deux pieds dans le battle royale.
Battle royale et Frostbite, le mariage parfait ?
Dès son lancement, Firestorm s’est imposé sur le marché comme le battle royale le plus fin et esthétique. Ça fait longtemps que la série Battlefield nous a habitué à présenter des graphismes à couper le souffle, mais pour l’arrivée de Firestorm, on pouvait légitimement se demander si la qualité visuelle n’en prendrait pas un coup. Pourquoi ? Car l’action prend place sur Halvøy, la plus grande carte jamais conçue sur la licence. On parle d’une map qui fait dix fois la taille de celles auxquelles nous sommes habitués. Et pourtant, en parcourant ses différents biomes, rien ne saute aux yeux si ce n’est la qualité des paysages. Le rendu est bon, fluide, et l’immersion est totale. Ce confort visuel témoigne de tout ce que le moteur a dans le ventre. Mais Frostbite 3 possède un autre atout dans sa manche : son moteur de destruction.
On ne vous apprend rien en vous disant que la quasi-totalité des bâtiments sont destructibles sur Battlefield. Mais sur Firestorm, Arthur Rohart, producteur chez Criterion Games, a confirmé à PCGamesN que cet aspect a été volontairement poussé à l'extrême : « Nous avons dû jouer avec certaines des valeurs techniques. Pour le présenter simplement, nous avons déplacé le compteur de destruction un peu plus haut. Il y a un élément fragile dans tous les bâtiments. ». Une donnée qui offre des affrontements bien plus réalistes et des situations plus originales les unes que les autres. Un sniper vous embête ? Quelques grenades ou roquettes suffiront à détruire intégralement sa planque. Même constat pour un campeur, que vous pouvez sanctionner à l’aide d’une frappe aérienne ou d’un véhicule, autre grande force du Battle Royale à la sauce Battlefield. Et que dire de la tempête de feu, qui réduit la taille de la carte au cours de la partie et qui détruit les bâtiments. Tous ces éléments font de Battlefield un battle royale extrêmement réaliste, là où la concurrence joue sur un aspect plus fun ou futuriste. Ce style, mêlé aux résultats du lancement de Firestorm, ne font que confirmer que la licence a sa place dans ce secteur ultra-concurrentiel. Il y a pour sûr un public à conquérir, et il en va sûrement du futur de la franchise.