Le Bakumatsu, c’est quoi ?
Dossier
PUBLIÉ LE 25 mars 2024

Le Bakumatsu, c’est quoi ?

Crédit : Sony Interactive Entertainment
PUBLIÉ LE 25 mars 2024

Rise of the Rōnin, la dernière pépite signée Team Ninja, nous met dans la peau d’un samouraï lors de la période du Bakumatsu. À force d’entendre et de lire ce mot, on en viendrait presque à penser qu’on sait ce qu’il désigne. Mais comme il y a peu de chances que tu aies étudié ce pan de l’Histoire en 6ème, petit récap si tu veux briller en société.

Quand tu vas débarquer dans le Japon du milieu du XIXe siècle, on va te demander de choisir entre trois factions : celle fidèle au shogun (Sabaku), celle qui œuvre pour sa destitution (Tobaku), et celle qui soutient les occidentaux (Obei). Pour avoir une vue d’ensemble et ne pas faire au hasard un choix qui fera de la moitié du pays du Soleil Levant ton ennemi, voici quelques détails à connaître.

700 ans de domination politique

Si tu as joué à Shogun: Total War (ou si tu as une passion dévorante pour le Japon et dix-huit kimonos chez toi), tu dois déjà avoir une petite idée de ce qu’est le shogunat. Pour les autres, sachez qu’il s’agit purement et simplement du système politique principal du Japon de 1185 à 1868. Pendant que les Européens s’amusaient à partir en croisade, à réformer l’Eglise ou à ramener des obélisques d’Egypte, les Japonais étaient dominés par les samouraïs. En 1185, Minamoto no Yoritmo (du clan Taira) prend le pouvoir et établit un gouvernement féodal, privant au passage l’empereur d’une grande part de ses prérogatives.

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Crédit : Sony Interactive Entertanment

Ces pouvoirs, c’est le shogun qui en hérite. Pendant 700 ans, les Nippons vont rester sous le joug des différents clans. À grand renfort de révoltes, de guerres instestines et d’assassinat, les multiples factions œuvrent pour avoir leur place au soleil. Le shogunat (ou bakufu) installe le Japon dans une politique résolument isolationniste appelée sakoku, mais tout ça change en 1853.

Ouverture non-consentie

Au fil des siècles, les occidentaux ont évidemment tenté de petits moves. Renforcer son influence en Mer du Japon, ses revenus commerciaux ou carrément grappiller des territoires. Mais à chaque fois, c’était la bonne grosse friendzone. Au milieu du XIXe siècle, les États-Unis envoient Matthew Perry (un officier de la marine, pas l’acteur de Friends, RIP) à Edo (aujourd’hui Tokyo). Le Japon était en plein milieu des voies commerciales qu’ils tentaient de pérenniser, alors les Américains ont évidemment fait ce qu’ils font le mieux : ils ont envoyé dix navires et ont créé un gigantesque feu d’artifice dans la baie, histoire de pouvoir impressionner et rencontrer le shogun (tout ça pour lui remettre une lettre).

Dans celle-ci, les États-Uniens demandent à ce que certains ports du Japon soient accessibles à leurs marins. Le shogun consulte ses soutiens, mais réalise qu’il ne peut pas lutter, et se plie aux demandes. Signé en 1864, le traité de Kanagawa entraîne donc l’ouverture du commerce avec les étrangers à Shimoda et Hakodate. Dans la foulée, un consulat est installé et de nouveaux traités (très avantageux pour les US) sont ratifiés. La porte est ouverte, et les autres puissances s’engouffrent dans la brèche (Russie, Royaume-Uni, Pays-Bas).

Les bateaux noirs des occidentaux

En parallèle de cette ouverture forcée à l’occident, le shogunat (pas forcément en pleine forme) se retrouve fortement critiqué par certains chefs de provinces (daimyos) attachés aux traditions. Prenant comme mantra « Sonnō jōi » (Vive l’empereur, expulsons les barbares), ils se révoltent et causent une guerre civile. Entre massacres et assassinats, la période est très dure (pour à peu près tout le monde). Certains jeunes samouraïs vont même jusqu’à tuer des marins anglais. Évidemment, les Européens réagissent et mettent le feu au port de Kagoshima.

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Crédit : Sony Interactive Entertainment

En réponse, le clan de Choshu, lui aussi réfractaire à l’arrivée des étrangers, se met à tirer à vue sur les navires occidentaux. Il connaît peu de temps après le même sort que celui de Kagoshima.

Finalement, les deux principaux clans rebelles s’associent aux occidentaux (les affaires sont les affaires) face au shogun et attaquent frontalement Kyoto, obligeant ainsi ce dernier, Tokugawa Yorinobu, à mettre fin au bakufu et à restaurer l’autorité impériale. En 15 ans, l’arrivée des occidentaux a fait basculer un régime politique vieux de 700 ans (mais ils ont quand même gratté des droits de douane avantageux, bien joué).

Voilà, c’est dans cette sympathique période que Rise of the Rōnin pose ses valises. Samouraïs fidèles au shogunat ou totalement opposés, arrivée des armes à feu et des machines à vapeur. La fin du XIXe siècle offre un terrain de jeu plein de possibilités que Team Ninja a su exploiter.

Rise of the Rōnin est disponible sur PS5.

Rise of the Rōnin